1 Octobre 2010
Raharimanana a été journaliste pigiste, enseignant avant de se consacré totalement à l'écriture ; parmi ses oeuvres il y a
Lucarne, Rêve sous le linceuil, Le Prophète et le Président. Il fait partie des jeunes auteurs qui font découvrir leurs pays d'une façon cruelle et réelle, sans
retenu.
Raharimanana avec Za est en pleine créativité langago-grammaticalo-linguistique, le lecteur est emmené à jongler dans sa tête entre le malagasy et le français. Une expérience (pour le lecteur non malgachophone) d'avoir vécu parmi les malagasy serait un plus.
Za est un homme dont la vie se passe au bord d'un canal (il faut venir à Antananarivo pour voir), Raharimanana en parle à sa façon : la déscription d'un quotidien répétitif, d'une vie collective, d'un avenir inconnu.
Raharimanana, depuis sa première oeuvre, cherche à innover dans son écriture et Za ne s'y dérobe pas. Et c'est ce qui fait la beauté du livre.
Les premières phrases :
Excuses et dires liuminaires de Za
"Eskuza-moi. Za m'eskuze. A vous déranzément n'est pas mon vouloi, défouloir de zens makizés, mélanzés dans la tête, mélanzés dans la mélasse démoniacale et folique. Eskuza-moi. Za m'eskuze. Si ma parole à vous de traves dans vertize nauzéabond, tango maloya, zouk collé serré, zetez-la s'al vous plaît, zetez-la ma pérole, évidez-la de ses tripes, coeur, bile et rancoeur, zetez-la ma parole mais ne zetez pas ma personne, triste parsonne des tristes trop piqués, triste parsonne des à fric à bingo, bongo, grotesque elfade qui ségaie dans les congolaises, longue langue foursue sur les mangues mûres de la vie. Esuza-moi. Za m'eskuze. Za plus bas que terre. Za lèce la terre sous vos pieds plantée. "
Za sédui toa, marina !
Egalement :
Za / Raharimanana. - Paris : P. Rey, 2008. - 300 p. ; 19 cm.