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blog de la lecture à l'amour, de l'amour à la lecture

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Histoire de l'oeil de George Bataille

bataille


Le premier paragraphe :

" J'ai été élevé seul et, aussi loin que je me rappelle, j'étais anxieux des choses sexuelles. J'avais près de seize ans quand je rencontrai une jeune fille de mon âge, Simone, sur la plage de X... Nos familles se trouvant une parenté lointaine, nos relations en furent précipitées. Trois jours après avoir fait connaissance, Simone et moi étions seuls dans sa villa. Elle était vêtue d'un tablier noir et portait un col empesé. Je commençais à deviner qu'elle partageait mon angoisse, d'autant plus forte ce jour-là qu'elle paraissait nue sous son tablier. "

 

Tout le monde connaît surtout George Bataille dans ses essais, et pour la petite histoire Histoire de l'oeil avait paru sous le manteau avec un pseudonyme lord Auch ( Dieu aux chiottes) avant de porter son véritable nom d'auteur après la mort.

 

Dans sa recherche de l'écriture, George Bataille avait travaillé dans un style romanesque, rendant compte de l'infinitude des possibilités dans la créativité.

 

" Il me vint l'idée que la mort étant la seule issue de mon érection, Simone et moi tués, à l'univers de notre vision personnelle se substitueraient les étoiles pures, réalisant à froid ce qui ma paraît le terme de mes débauches une incandescence géométrique (coïncidence, entre autres, de la vie et de la mort, de l'être et du néant) et parfaitement fulgurante. " Une mort tant souhaitée et qui poursuit les deux amants dans tout le roman.

 

Les scènes de sexe sont décrites avec frénésie où tout se mêle sans distinction les sexes, les corps, les vêtements et parfois des objets ou des instruments (utiles pour assouvir le plaisir) : " elle se plaçait pour cela la tête sur le siège d'un fauteuil, le dos collé au dossier, les jambes repliées vers moi qui me branlais pour la foutre dans la figure. Je plaçais alors l'oeuf au-dessus du trou : elle prenait plaisir à l'agiter dans la fente profonde. Au moment où le foutre jaillissait, les fesses cassaient l'oeuf, elle jouissait, et, plongeant ma figure dans son cul, je m'inondais de cette souillure. "

 

Des obscénités et des vulgarités qui dans d'autres situations sont inacceptables deviennent simplement des phrases et des paragraphes  dans Histoire de l'oeil.

 

Le plaisir s'assouvie dans l'humiliation, le sacrilège, la honte ; Histoire de l'oeil fouille et présente une voie de plaisir propre à un groupe d'individus.

 

Jouissance jubilatoire !

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