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blog de la lecture à l'amour, de l'amour à la lecture

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Au-delà des rizières - Naivo

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" Chaque fois que j'assiste au fampitaha, mon coeur se serre et je revois Sahasoa, le lieu de mes premières années parmi le peuple qui vit sous le ciel. " (p. 4)


Au-delà des rizières, un titre et une couverture qui en disent long sur ce que pouvait contenir le roman : au premier coup d'oeil, le lecteur tendrait tout de suite à situer l'histoire dans le livre dans le fin fond de l'Asie, dans une contrée où les rizières constitueraient l'ultime horizon à perte de vue. Cela pourrait être vrai.


Naivo, un nom d'auteur bien exotique : encore un mystère sur l'origine exact de ce nom. Un lecteur non averti va tout de suite vers la quatrième page de couverture pour se renseigner la plus tôt n'aura pas une réponse à son souhait : " a grandi, comme enfant de diplomate, dans divers pays du monde avant de suivre ses études à Madagascar, à Paris et au Canada ... ". Des explications qui ne disent pas le pays d'origine de l'auteur. Une énigme qui pousse à aller ouvrir le livre.


" Mon séjour au-delà des océans avaient eu le goût aigre du privilège cher payé. " (p. 285)


Tsito, l'enfant du "peuple de la forêt ", et Fara, " l'enfant interdite " (p. 17) vont prêter chacun leur voix dans Au-delà des rizières à expliquer, à faire évoluer, à diriger le lecteur et que ce dernier comprenne ce monde malgache de le première moitié du XIXè siècle.


La puissance de la monarchie merina faisait que les autres royautés à Madagascar (Sakalava, Betsileo ou autres) tentaient par tous les moyens de la supplanter. Les vazaha et surtout les missionnaires venaient pour le commerce ou l'évangélisation. C'est une période charnière dans l'histoire de Madagascar. C'est dans cette ambiance de guerre latente que sont plongés Tsito et Fara.


Deux regards croisés relatant la mutation de Madagascar, sur tous les plans.


" Même s'il n'y a pas de vengeance du sort, il y a toujours un choc en retour " (p. 205)


Au détour des pages, le lecteur tombe sur des phrases simples et agréables ou des dialogues plein d'images, mais qui pourrait lui paraître incompréhensible. Naivo emprunte à la langue malagasy autant qu'il le voulait des expressions et des proverbes pour enrichir son roman. Les traductions s'imbriquent agréablement dans des tournures demandant à la langue française de se plier.


" - je suis un oiseau migrateur, et jamais je n'ai vu d'étang aussi bleu, de fleurs aussi aimables qu'à Sahasoa, m'a-t-il susurré à l'oreille.

- Vraiment ? Soif passagère, simple fringale du nomade : ce ne sont pas les pièces d'eau qui manquent dans la région. " (p. 188)


Un lecteur averti comprend tout de suite dans ce dialogue ces suites d'images et leurs sources.


L'auteur se permet parfois de s'amuser avec la langue française : " Avant tout je demande pardon aux aînés ici présents d'élever ma parole avant la leur. Puissent le ressentiment et l'indignité disparaître sous sept couches de terre et tomber dans la fosse d'où l'on ne revient pas. " (p. 165)


Naivo fait revivre autrement un art oratoire malagasy.


Doublement surpris par Naivo, dès la couverture, le lecteur avance dans sa lecture en découvrant Au-delà des rizières rempli encore de découverte. Le livre surfe sur plusieurs vagues : historique, sociale, sentimentale ... Il n'est pas si simple de classer le roman dans une catégorie. Autant prendre plaisir à suivre Tsito et Fara, les deux héros, ainsi que les autres personnages.


" Les lunes passent. "

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L
Le livre est bof
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M
lol
M
Le rendez-vous pour rencontrer Naivo sera : le samedi 14 septembre 2013 à L'IFM, à partir de 10 heures. Venez nombreux, rameutez vos amis
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